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Ma toute première fois

Je m’en vais vous conter ma toute première fois. Car elle ne fut point en Nouvelle-Zélande mais en France deux ans auparavant.

Que fit-je, me direz vous, pour la première fois ?

 

Du WWOOF !!!

Et là chers lecteurs (si vous n’êtes pas encore renseigné), je suis sûre que ce mot martien dont la sonorité rappelle inconstestablement un fidèle ami de l’homme, qui remue la queue et ne sens pas toujours agréablement bon, vous trouble un peu (c’est le mot martien qui vous trouble, pas le chien, on est bien d’accord).

Une brève explication ici.

A cette époque (2008) intéressée par les plantes médicinales, j’en discutais avec une amie qui me fit connaître un endroit dans lequel elle séjourna elle-même et dont elle avait fort apprécié la typicité.

Je me renseignais au plus vite sur le concept à peine découvert et, ravie des principes d’échange et de partage prônés par le wwoof, j’appelais un certain Jean-Louis pour lui proposer mon aide.

A ce moment le mois de juillet prenait fin et je n’entrevoyais point la chance de partir en vacances. En ex-étudiante fraîchement remise d’un échec imparable à l’examen final après deux ans de BTS, je me retrouvais dans la perspective de chercher du travail, avec mon bac en poche, sans même envisager un redoublement… poil aux dents.

Une voix féminine répondant au nom de Caroline, la dite compagne de Jean-Louis, me répondit au téléphone. D’une sonorité chaleureuse, cette voix était prête à m’accueillir dans une semaine pour une quinzaine de jours de wwoof dans leur exploitation.

Quelques jours passèrent et je partie au volant de ma nouvelle compagnonne de route dénommée KA (ma première et encore fidèle voiture).

Au départ de Carcassonne, c’est sur les airs de Clinton Fearon que je roule en direction de la montagne noire pour rejoindre Olargues, petit village de l’Hérault situé non loin de St Pons de Thomières.

L’itinéraire qui passe par Caunes Minervois jusqu’à St Pons est tortueux mais génial comme petite route de vacances. Après St Pons de Thomières je dois continuer jusqu’à St Etienne d’Albagnan.

Passé ce pont je commence à suivre une route menant progressivement à l’intérieur du massif boisé et 20 bonnes minutes plus tard, ayant pris soin de suivre la direction de la ligne électrique, je suis arrivée aux Jardins du Salvet.

Il fait chaud et l’ombrage des châtaigners est vraiment agréable.

Je suis accueillie progressivement par toutes les personnes déjà sur le lieu: Jean-Louis et Caroline pourrait être décrit comme un couple des bois, ils semblent parfaitement adaptés à leur environnement.

Jean-Louis arbore une barbe généreuse cachant à moitié un visage rieur. Il porte des vêtements simples et confortables sur son corps aux muscles taillés et à la peau tanée par de nombreuses heures de labeur au soleil.

Une volumineuse chevelure noire portée naturellement jusqu’aux épaules et le teint halé tout comme son compagnon, je rencontre Caroline marchant pieds nus dans la cuisine à l’ambiance fraîche et sombre. Elle est entourée de ses deux filles, Silène et Jasmine, qui ont respectivement 5 et 1 an.

Cette petite famille vit avec deux personnages que je croiserais à peine car ils seront absents durant le reste de mon séjour. Bruno et Maya vivent chacun dans une caravane et travaillent sur l’exploitation selon les principes du wwoof. Ce sont des wwoofeurs de longue durée car ils sont tous les deux là depuis plus de un an.

Maya s’occupe du jardin potager. Je suis à peine arrivée que, suite à mes questions, elle m’explique son cas de wwoofer:

Je suis arrivée ici il y a un an. C’était mon premier wwoof et je ne suis plus partie depuis.

Je me dit que, pour que cela se produise, ce lieu et les gens qui y vivent doivent surement être très bien.

Dans la foulée je rencontre les autres wwoofers:

Thiago, un belge d’origine brésilienne a la peau basanée et des cheveux noirs mi-long, genre afro en un peu moins frisé. Il porte le sourire aux lèvres aussi bien que sa paire de lunettes sur le nez.

Il y a aussi deux amies anglaises venues passer des vacances d’un autre genre dans le Sud de la France. Elles partiront quelques jours après mon arrivée.

Dès le lendemain arrive Simon, un pseudo-breton (il paraît que Rennes ne fait pas parti de la Bretagne), courte crinière blonde parfois relevée au dessus de la nuque.

Nous travaillons de nombreuses heures chaque jours pour récolter des plantes aromatiques et médicinales (PAM).

Parfois sur le domaine du Salvet en taillant sauge, lavande ou menthe, tantôt dans les environs pour l’achillée millefeuille ou l’armoise.

Les longues journées se terminent par une dîner tardif toujours délicieux, composé de produits bio et de discussions animées.

Le lieu est équipé des seules toilettes sèches à séparation d’urée (urine, azote) que j’ai rencontré jusqu’à aujourd’hui.

Les semaines passèrent sous le soleil, parfois à l’ombre ou l’abri dans le séchoir et je me vit gratifiée pour mon départ de produits artisanaux tels que du sirop à base de la menthe que nous avons récoltée, des pots de châtaignes et le prêt d’un livre de Scott Peck.

Simon parti au bout d’une semaine et Heather, venant d’Haïti et faisant un tour du monde, l’a remplacé. Thiago s’en fut un jour avant moi rejoindre l’Italie. La veille de mon départ il y eu deux nouvelles arrivantes. Thiago et moi partagèrent notre savoir-faire acquis avant que chacun repartent et passent le relais à un nouveau groupe de wwoofeurs sur le lieu.

En plus d’avoir appréhender un métier et le mode de vie d’une famille, j’eu l’occasion de rencontrer une dizaine de personnes venant d’horizons différents à travers la France, l’Europe voire à travers le monde.

Cette première fois a été une entrée vers le monde « alternatif » et vers le voyage.

 

PS: Durant mon séjour nous sommes allés supporter les cyclistes du premier Altertour de France.